Dubaï évoque souvent des images de gratte-ciel futuristes et d'un commerce mondial animé, mais c'est aussi un carrefour fascinant où diverses cultures et religions convergent. Bien que l'islam soit la religion officielle des ÉAU, profondément ancrée dans l'identité et le cadre juridique de la nation, Dubaï abrite une population expatriée massive représentant un kaléidoscope de confessions. Cela crée une dynamique unique. Comment une ville ancrée dans la tradition islamique gère-t-elle une telle diversité religieuse ? Les ÉAU prônent une politique de tolérance et de coexistence, permettant à diverses communautés de pratiquer leurs croyances. Dans ce guide, tu découvriras à quoi ressemble la tolérance religieuse à Dubaï en pratique, où les communautés non musulmanes pratiquent leur culte, et l'étiquette interconfessionnelle essentielle pour naviguer respectueusement dans ce paysage multiculturel. Comprendre la tolérance religieuse aux ÉAU
Alors, que signifie réellement « tolérance religieuse » dans le contexte des ÉAU ? La constitution du pays garantit la liberté de culte, mais avec une condition importante : elle doit être « conforme aux coutumes établies » et ne pas heurter l'ordre public ou les bonnes mœurs. Ce cadre permet une tolérance encadrée, autorisant principalement les non-musulmans à pratiquer leur foi en privé ou dans des espaces désignés et autorisés. Le gouvernement promeut activement cette image, en créant des organismes comme le Ministère de la Tolérance et de la Coexistence et en dédiant même 2019 comme l'« Année de la Tolérance ». Démographiquement, si les citoyens émiratis sont presque entièrement musulmans, la grande majorité des résidents sont des expatriés. Les musulmans représentent environ 75 % de la population totale, mais d'importantes minorités prospèrent, notamment les chrétiens (environ 9-13 %), les hindous (environ 6-15 %), les bouddhistes (environ 2-3 %), les sikhs et autres. Cette diversité s'exerce toutefois dans certaines limites. Le culte public ou la prédication par des non-musulmans en dehors de leurs zones désignées ne sont généralement pas autorisés. Point crucial, tenter de convertir des musulmans à d'autres religions (prosélytisme) est illégal et entraîne de graves conséquences, y compris une éventuelle peine d'emprisonnement et l'expulsion. Des lois interdisent également le blasphème ou l'insulte aux religions reconnues. Une nouvelle loi fédérale introduite fin 2023 exige désormais que les lieux de culte non musulmans obtiennent des licences au niveau fédéral, ajoutant une nouvelle couche de réglementation. Malgré ces règles, la tolérance sociétale est généralement considérée comme élevée, permettant une coexistence au quotidien. Lieux de culte pour les communautés non musulmanes
Le paysage physique de Dubaï offre une preuve tangible de cette tolérance encadrée, avec de nombreuses installations agréées par le gouvernement desservant diverses confessions, souvent construites sur des terrains offerts par le gouvernement lui-même. Il existe plus de 76 lieux de culte non musulmans agréés à travers les ÉAU, répondant aux besoins spirituels de la population expatriée diversifiée. Les chrétiens forment le plus grand groupe non musulman, et tu trouveras des églises représentant un large éventail de dénominations. Des congrégations catholiques et orthodoxes (y compris coptes, grecques, syriennes, arméniennes) aux congrégations anglicanes, protestantes et évangéliques, la communauté est bien desservie. Les pôles clés comprennent le quartier d'Oud Metha, qui abrite l'église catholique Sainte-Marie (St. Mary's Catholic Church) établie de longue date, et le complexe d'églises de Jebel Ali (Jebel Ali Churches Complex) construit à cet effet. Ce complexe de Jebel Ali est assez unique, abritant plusieurs églises côte à côte, comme l'église catholique Saint-François d'Assise (St. Francis of Assisi Catholic Church) et l'église Christ Church Jebel Ali (anglicane), favorisant un sentiment d'espace partagé. La communauté hindoue a également des racines profondes à Dubaï, avec le premier temple établi à Bur Dubai en 1958. Plus récemment, un nouveau temple hindou magnifique a ouvert ses portes à Jebel Ali Village en octobre 2022, idéalement situé près du complexe d'églises et du Gurdwara. Son architecture mélange magnifiquement des éléments de design indiens et arabes. Bien qu'il ne soit pas à Dubaï, le grand BAPS Hindu Mandir inauguré à Abu Dhabi en février 2024 est un autre monument régional important pour les hindous. Point important, des installations de crémation sont disponibles pour la communauté hindoue. Pour la communauté sikhe, le Guru Nanak Darbar Gurdwara à Jebel Ali est un centre majeur. Ouvert en 2012 sur un terrain accordé par le souverain de Dubaï, c'est le plus grand Gurdwara de la région du Golfe, servant de lieu vital pour le culte et la vie communautaire. Les bouddhistes, principalement des expatriés d'Asie, sont desservis par des centres comme le Mahamevnawa Buddhist Monastery à Jumeirah. Suite à la normalisation des relations des ÉAU avec Israël, la communauté juive a gagné en visibilité, la congrégation « Gates of the East » ayant reçu une licence officielle à Dubaï. L'Abrahamic Family House d'Abu Dhabi, comprenant une mosquée, une église et une synagogue réunies, souligne davantage le récit interconfessionnel de la nation. Ces espaces dédiés sont cruciaux, permettant aux diverses communautés de pratiquer leur foi, de célébrer des festivals et de préserver leurs identités culturelles au sein de la tapisserie multiculturelle unique de Dubaï. L'étiquette interconfessionnelle essentielle à Dubaï
Vivre harmonieusement dans un environnement aussi diversifié repose sur le respect mutuel et la compréhension de l'étiquette interconfessionnelle de base. Honnêtement, le simple fait d'en être conscient(e) contribue grandement à l'atmosphère de tolérance que les ÉAU encouragent. D'abord, sois attentif(ve) aux pratiques islamiques. Tu entendras l'appel à la prière (Adhan) cinq fois par jour, marquant les heures de la Salat (prière). C'est simplement une question de bonnes manières d'éviter la musique forte ou un comportement perturbateur près des mosquées ou des zones de prière, surtout pendant ces moments. Si tes collègues musulmans prennent une courte pause pour la prière, comprends son importance. Tu penses visiter une mosquée ? Beaucoup, comme la Mosquée Jumeirah (Jumeirah Mosque), accueillent les visiteurs non musulmans en dehors des heures de prière, proposant souvent des visites guidées. Le point crucial : le code vestimentaire est absolument essentiel. Les hommes comme les femmes doivent porter des vêtements modestes et amples couvrant les bras et les jambes. Les femmes doivent également se couvrir la tête avec un foulard – apporte ton propre foulard, bien qu'ils soient souvent fournis sur les sites touristiques. Les vêtements moulants, les shorts et les hauts sans manches sont absolument à proscrire. N'oublie pas d'enlever tes chaussures avant d'entrer dans la salle de prière. À l'intérieur, maintiens une attitude calme et respectueuse, évite de manger ou de boire, et ne marche pas directement devant les fidèles en prière. Vérifie toujours les règles concernant la photographie et évite de prendre des photos de personnes en prière sans leur demander la permission. Point crucial, n'oublie pas que tenter de convertir des musulmans à une autre foi (prosélytisme) est illégal et extrêmement sensible. Ne distribue pas de documents religieux non islamiques et ne t'engage pas dans des activités missionnaires. Bien que des conversations respectueuses sur la foi puissent avoir lieu, évite d'imposer tes croyances ou de critiquer celles des autres, en gardant à l'esprit les lois contre l'insulte aux religions. Pendant le mois sacré du Ramadan, une sensibilité accrue est requise. Bien que les règles se soient quelque peu assouplies, il est toujours respectueux pour les non-musulmans d'éviter de manger, de boire ou de fumer en public pendant les heures de jeûne (de l'aube au coucher du soleil). Les commerces ont souvent des horaires adaptés, et offrir un simple « Ramadan Kareem » est apprécié. Généralement, adopter une tenue vestimentaire modeste et éviter les démonstrations d'affection en public correspond aux normes culturelles locales.